Varanasi ou comment atteindre le Nirvana...

Publié le par Constance

Apres une journee de route, nous voila arrive avec Kanhaiya a Varanasi, 300 km pour 10h de route! et oui c'est l'Inde. Le voyage toujours aussi typique. Ci dessous la photo de Kanhaiya pour ceux qui l'on demande lors de la pause repas dans un resto plus que local!


Kanhaiya me laisse donc a la Guest House que m'avait conseille une hollandaise se trouvant au bord des ghats du Gange. A peine arriver je suis directement dans l'ambiance en chemin nous croisons une famille transportant un corps drape en direction des ghats. Varanasi est effectivement un lieu sacre ou les hindous viennent incinerer les corps de leurs proches au bord du Gange. Ici la mort est vecu differemment, les hindous pensent que ce n'est qu'une etape dans la vie de notre karma. Avant de partir a la decouverte de ces rituels, une bonne douche et quelques heures de sommeil s'imposent car j'ai le dos en compote! Ensuite je file au top roof pour diner la je fais la connaissance de Benjamin un israelien voyageant depuis 3 mois, qui me demande si j'aime dancer, oui bien sur... et nous filons donc dancer en tout bien tout honneur sur les bord du Gange sous les lumieres de la nuit... tres bonne soiree d'autant que Benjamin est danceur professionel... cela ne dure qu'une petite soiree car il repart le lendemain au Nepal.

Je reste 4 jours a Varanasi entre ballade dans les vieux et nouveaux quartiers, relax sur la terrace, et fais la connaissance de pleins de touristes sympa notamment Laura et Liz avec qui je vais passer ces 4 jours et juste avant de partir Allan, Caroline et leurs enfants qui font un tour du monde, nous passons de bons moments a echanger sur nos experiences.
Se ballader dans les rues est tout un spectacle : des temples, il y en a partout: privés, à l’intérieur des maisons, publics au milieu des bazars animés, petites niches colorées signalées par un drapeau, minuscules autels sur la marche d’un ghat ou imposants bâtiments dissimulés derrière une lourde porte au détour d’un passage. Ceux dédiés à Shiva, le dieu destructeur et viril indissociable de la Création, comportent toujours un lingam, une pierre dressée à la forme phallique au-dessus de laquelle une jarre contenant l’eau du Gange délivre un précieux goutte à goutte. Des vaches errent souverainement dans le dédale de ces rues, poussant parfois jusque sur les quais, où elles se nourrissent des ordures amoncelées. Sacrées, elles forcent le respect. Les chiens vagabonds ou les singes voleurs qui grimpent sur les temples reçoivent, eux, des jets de pierre lorsqu’ils s’approchent de trop près des offrandes et de la nourriture.
Soiree Backpackers! 2eme biere de mon sejour en Inde ca fait du bien!    Vue de la terrasse... top non?




Apres m'etre bien repose et bien fait la fete, me voila prete pour aller a la decouverte des ghats sur  le Gange et les rituels.Le 2eme soir j'assiste a la cérémonie religieuse sur les ghâts (les quais) du Gange. Le rituel est très précis et les gestes vraiment gracieux et millimétrés,ceremonie, menee par 7 jeunes bramhanes (pretres hindous), est destinee a remercier le Gange pour tous ses bienfaits. Elle a lieu tous les soirs et chaque soir rassemble une foule immense, toujours animee par la meme ferveur.
Varanasi est un temple a ciel ouvert, rythmé par les dévotions pratiquées sur les rives du Gange.




Retour sur les berges. La fumée et les bûches sur les quelques ghats  révèlent leur macabre activité. C’est ici que se déroulent les crémations qui obéissent à des règles bien précises. L’assistance est toujours masculine. Les enfants de moins de 10 ans, les femmes enceintes, les personnes décédées d’une piqûre de serpent, de la lèpre (maladie considérée comme une malédiction) ainsi que les sadhus (parce que saints hommes) ne sont jamais incinérés. Le corps du défunt, transporté sur un brancard recouvert de tissus dorés, est immergé dans le Gange avant d’être déposé sur le bûcher. Une fois le bois consumé, le fils aîné de la famille, rasé et vêtu de blanc en signe de deuil, jette les cendres dans le fleuve; le défunt rejoignant ainsi les cinq éléments.
Il n’est pas rare de voir flotter un cadavre à moitié brûlé à la surface de l’eau, car seules les familles aisées peuvent payer suffisamment de bois de santal pour permettre une incinération totale (environ 7000 roupies soit une centaine d’euros). Pour les plus modestes et afin de limiter la pollution du fleuve, la ville a fait construire des incinérateurs électriques dont un occupe désormais le ghat de Harischandra. A Varanasi, les crémations ne s’arrêtent jamais: c’est la seule ville où elles sont autorisées après le coucher du soleil, et leurs flammes éclairent en permanence la nuit indienne. Mourir a Varanasi et s'y faire incinerer est, dit on, une maniere de mettre toutes les chances de son cote pour mettre fin au cycle des reincarnations et ainsi atteindre la liberation et le Nirvana.

Sur les ghats, la vie et la mort se cotoient de pres, a 10 m du ghat crematoire, des enfants apprenent a nager, des vaches se raffraichissent, de gens se lavent, nettoient leur linge, d;auytres font leur priere matinale....



Je suis ravie d'avoir fait a la fin de mon voyage car je pense qu'il faut aussi cheminer pour pouvoir comprendre la symbolique de cette  ville et ne pas rester bloquer par le spectacle qui peut paraitre morbide.Varanasi reflete bien la vie indienne et tous ses contrastes, j'ai trouve cette ville reposante, je sais cela peut paraitre morbide, mais une serenite et une joie regnent ici, on y repart transformer!

Ce soir direction Delhi, derniere etape en Inde!

A bientot

Constance

Publié dans Inde

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